Drapeau indépendantisteMIJRéunification

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1947 - 1980

C'est en 1947, alors que Berne refusa d'attribuer le Département des Travaux publics au jurassien Georges Moeckli pour l'unique raison qu'il était francophone, que le réveil du peuple jurassien eu véritablement lieu!
2000 personnes consacraient ce sursaut patriotique en se réunissant spontanément à Delémont
Delémont 1947
Premier drapeau séparatiste
La mise en place  d'un Comité dit de Moutier, aboutissait à la revendication de co-souveraineté. L'état de Berne refusa bien sûr cette option et une lutte s'engagea désormais entre le Rassemblement Jurassien, séparatiste et le Gouvernement bernois et ses loyalistes de Force Démocratique (apparue bien plus tard...).
Ainsi quelques vignettes fleurissent avec le drapeau jurassien, remplaçant notament l'Ours bernois sur les plaques d'immatriculations.
vignette
Essais infructueux!
Mais il ressemble beaucoup (trop) au drapeau bâlois et l'on cherche à en créer un spécifique avec les couleurs bernoises. Sans succès. Impossible mariage entre bernois et jurassiens, même jusque dans le drapeau! 
Mais durant cette année 1947, cinq drapeaux sont proposés aux  jurassiens développés par le fribourgeois Paul Boesch. Le drapeau sera définitivement choisi dans sa version à 7 bandes pour représenter les sept districts historiques du Jura.
On le retrouvera désormais partout durant toute la lutte du peuple jurassien pour sa liberté.
Un exemple parmi tant d'autres!
En 1950, le peuple jurassien était reconnu dans la Constitution bernoise et son drapeau homologué
En 1959 déjà, un vote demandant l'organisation d'un plébiscite sur la création d'un canton du Jura fût soumis au peuple de Berne dans son ensemble. Bien que refusé, tant au Jura que par le reste du Canton de Berne, il donna toutefois des indications sur l'importance des sentiments séparatistes dans la population jurassienne.
Vote de 1959
Puis l'apparition du Front de Libération du Jura qui fit quelques actes "terroristes", sans jamais ni blesser ni tuer quiconque, mais lança définitivement la lutte. Des années 60 date aussi l'anti-militarisme des jurassiens. Les jurassiens ne sont pas d’accord avec la décision du canton de Berne de céder du terrain à la Confédération dans les Franches-Montagnes pour y créer une vaste place de tir pour blindés. Le canton de Berne trahit ainsi sa parole, donnée officiellement, de ne pas vendre de terrain au département militaire fédéral dans les Franches-Montagnes. Les Jurassiens sont exaspérés. 
Sauvez Les Franches-Montagnes
Le FLJ commet plusieurs attentats contre des établissements et bâtiments publics.
Lors de la fête traditionnelle des Rangiers en 1964, les Jurassiens en colère organisent une épreuve de force: ils empêchent le conseiller d’Etat bernois Moine et le conseiller fédéral Chaudet de prendre la parole en public, les ridiculisent et menacent même les deux magistrats qui doivent déguerpir sans tambour ni trompette.Pour les braves Suisses, il y a là un acte inadmissible et inexplicable...

Moine et Chaudet

Le Fritz

Chaudet

Mais les Franches­Montagnes sont sauvées, elles n'abriteront pas de place d'armes. La protection de l’environnement sera l'argument qui cachera les véritables motifs politiques de l'abandon de l'armée suisse...
De nombreux autres mouvements furent créés, ayant chacun une charge précise. Le toujours actif Groupe Bélier, fer de lance de la jeunesse jurassienne, avec ses actions humoristico-politiques, l' Association Féminine de Défense du Jura, les Jurassiens de l'Extérieur entre autres...Durant les années soixante, la création d'une entité séparée pour le Jura passa d'une utopie à une certitude. Le Canton de Berne désirant trouver une solution définitive au problème de sa minorité francophone accepta d'organiser un plébiscite d'autodétermination.Le Département politique fédéral et le ministre de la justice s’inquiètent sérieusement de la situation dans le Jura. En 1968, le Conseil fédéral met donc sur pied la «Commission Petitpierre» ayant pour mission de trouver des moyens constitutionnels pour tenter de résoudre le problème Jurassien. Cette commission des «bons offices» n’est toutefois pas compétente pour négocier. Son travail est donc des plus difficiles. On laisse tomber le plan initial de deux demi-cantons jurassiens avec droit d’option pour la vallée méridionale de former un canton avec la ville de Bienne, «qui serait évidemment la capitale toute trouvée d’un canton du Jura» (Prof. Herbert Lüthy).
Les propositions de cette commission sont acceptées par le canton de Berne dans l’additif constitutionnel du 1er mars 1970. Il proposa une solution inédite, afin de garantir la création d'un Canton séparé, Berne planifia un vote en 3 phases. Celui-ci donne aux Jurassiens le droit de se prononcer pour la formation d’un nouveau canton pour la Suisse. Il faut cependant que chaque district de ce futur canton prouve que la majorité de ses citoyens ayant le droit de vote désire ce nouveau canton. On ne tient pas compte du résultat total pour l’ensemble du territoire qui vote. Les Jurassiens considèrent cette disposition comme un chantage. Ils citent la règle des votations fédérales, où c’est la majorité d’ensemble qui compte. Pour eux, il s’agit ainsi de choisir entre unité ou indépendance. Ils savent parfaitement que les trois districts du Sud, ayant une très importante population bernoise immigrée, ne donneront que de justesse ou pas du tout la majorité requise. En présence de cette menace de division, le mouvement «Troisième force» de Moutier tente à nouveau de promouvoir un statut d’indépendance dans le cadre du canton de Berne. Le 23 juin 1974 enfin, après une campagne électorale violente, c’est le vote: «Voulez-vous fonder un nouveau canton?» La première phase était le plébiscite proprement dit, organisé dans les 7 districts historiques jurassiens. La deuxième phase permettait aux districts qui avaient voté le contraire de l'issue du premier vote de voter à nouveau pour choisir "district par district" son appartenance.Enfin, la troisième phase proposait aux communes limitrophes "du nouveau canton" de choisir leur appartenance définitive.Cette solution fût acceptée du bout des lèvres par les séparatistes. Lors de son adoption, ce système tablait sur un refus dans l'ensemble des 7 districts, ce qui aurait probablement été le cas si le vote aurait eu lieu en 1970. Mais il garantissait ainsi la création du Jura. Et les séparatistes de s'imaginer qu'il serait ensuite plus facile de combattre la division du Peuple jurassien en ayant un état pour contrer l'état de Berne
Mais en 1974, le 23 juin lors du premier plébiscite, le peuple jurassien à accepté à la surprise générale de se séparer de Berne par 36802 OUI contre 34057 non. En %, c'est donc par 51,9 % de OUI que le Jura est né.
Victoire par les urnes!

En ne tenant compte que des districts romands, avec les frontières actuelles Jura/Jura-Sud (donc sans Recombey (Roggenburg)), le résultat est encore plus clair:

c'est OUI par 35 345 contre 29 861.

En %, c'est OUI par 54,2.

Le taux de participation est extrêmement élevé, 91,8 % dans le Jura romand et 90 % au total, y compris Laufon...

Le 23 juin est depuis fête nationale au Jura. La liesse populaire dura plusieurs jours où le temps semblait s'être arrêté... pour savourer pleinement sa joie d'être enfin LIBRE!
La joie, le bonheur d'être LIBRES

Mais la joie n'allait pas être complète...

Ce résultat inversa les rôles et changeait radicalement le point de vue des séparatistes qui refusèrent dès lors une divison de leur peuple. Les loyalistes utilisèrent pourtant la possibilité que Berne leur avait offerte  en 1970 de voter à nouveau grâce à cette deuxième phase

distrirevote.jpg (137722 bytes)
Ainsi 4 districts demeurèrent bernois (Laufon, Courtelary, Moutier (partiellement), La Neuveville....), du moins pour l'instant!Puis, en bleu ci-dessous, les communes qui pouvaient voter une troisième fois sur leur appartenance, si  le district auquel elles appartenaient ne choisissait pas le bon côté et si elles le désiraient. Seules les communes ouvertement séparatistes firent un troisième plébiscite, ainsi que Moutier.
Cette troisième phase laissa sur le carreau deux communes (en jaune ci dessous) qui furent incorporée dans l'état opposé par rapport à leurs votes, car elles ne formaient pas des communes limitrophes du Jura par rapport aux frontières précédent le plébiscite...
communerevtote.jpg (76214 bytes)
Il s'agissait de Vellerat, qui lutta d'une manière farouche pour son rattachement au Jura et qui ira même jusqu'à proclamer son indépendance en 1982! Elle rejoignit finalement le Jura en 1996.
Ederswiler fût rattachée au Jura, malgré qu'il s'agisse d'une commune germanophone. Une intégration de plus en plus grande se fait sentir et elle n'entreprit jamais de démarches comparables à Vellerat pour quitter le Jura. Aux élections parlementaires de 2002, elle ne fût plus, pour la première fois depuis l'indépendance cantonale, la commune ayant le plus faible taux de participation, un signe clair de sa bonne intégration.
Lors des sous plébiscites de 1975, des émeutes comme la Suisse n'en n'avait jamais connues en dehors des conflits sociaux éclatèrent. À Moutier, les policiers de plusieurs cantons et les renforts de l'armée transformèrent la Place Roland-Béguelin (à l'époque nommée Place de la Gare) en une guerre des tranchées.Si l'on considère la différence minime au résultat final à Moutier, 70 voix de différence, l'on comprend aisément l'enjeu et les violences dans le contexte de l'époque.
En 1977, la République du Jura se met en place par sa Constituante. Évidemment, elle adoptera une Constitution très moderne, laissant une place de choix aux innovations.
Elle proclamera aussi sa volonté de réunifier les parties jurassiennes dans son article 138  donc voici la teneur:
Modifications territoriales

Art. 138 

1) La République et Canton du Jura peut accueillir toute partie du territoire jurassien directement concerné par le scrutin du 23 juin 1974 si cette partie s'est régulièrement séparée au regard du droit fédéral et du droit du canton intéressé. 
 
1) L'article 138 n'a pas obtenu la garantie fédérale
En septembre1978, la Suisse accepte à l'unanimité des Cantons la création du Jura, même Berne acceptera dans sa majorité, bien que le Jura-Sud votera contre...

CANTONS

OUI

NON

Participation

OUI

NON

%

%

%

Tessin

50941

2650

36.9

95.1

4.9

Valais

41254

3643

34.3

91.9

8.1

Genève

60859

5886

37.4

91.2

8.8

Fribourg

38648

4228

38.0

90.1

9.9

Obwald

5038

603

36.3

89.3

10.7

Vaud

94660

12193

35.0

88.6

11.4

Lucerne

65420

8495

41.0

88.5

11.5

Zoug

19270

2863

51.7

87.1

12.9

Appenzell I.

2551

380

36.5

87.0

13.0

Nidwald

6446

1005

42.3

86.5

13.5

Bâle-Ville

42697

6976

35.6

86.0

14.0

Schwyz

19897

3279

41.0

85.9

14.1

Uri

8023

1367

45.2

85.4

14.6

Bâle-Camp.

50939

9025

46.1

84.9

15.1

Neuchâtel

35098

6343

42.6

84.7

15.3

Saint-Gall

74590

15327

40.0

83.0

17.0

Grisons

28811

5941

35.0

82.9

17.1

Zurich

267680

57112

48.0

82.4

17.6

SUISSE

485038

98394

41.5

82.3

17.7

Thurgovie

41059

9546

49.0

81.1

18.9

Glaris

6488

1557

35.7

80.6

19.4

Argovie

79475

19566

38.0

80.2

19.8

Soleure

49930

12378

46.8

80.1

19.9

Schaffhouse

22951

6024

71.7

79.2

20.8

Appenzell E.

9442

3480

43.5

73.1

26.9

Berne

187555

82050

44.0

69.6

30.4

Le 1er janvier 1979 est officiellement créé la République du Jura, ne regroupant toutefois que les trois districts du du nord de son territoire historique.

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L'histoire du Jura vu par d'autres sites:

Le Mouvemant Autonomiste Jurassien, né de la fusion du Rassemblement Jurassien et d'Unité Jurassienne.

Le Groupe Bélier la rappelle ici aussi.

L'encyclopédie gratuite et en ligne Wikipedia nous fait un court résumé de l'histoire jurassienne