L'Europe qui se construit aujourd'hui peut paraître comme une globalisation avec pour conséquence la disparition des particularismes régionaux. Pourtant, c'est plutôt le contraire qui se produit, les régions se renforcent et leur autonomie accroît. Il était temps que les peuples puissent enfin se développer pour eux-mêmes, après les siècles d'inexistence et à la merci de la volonté de quelques personnes.
C'est pourquoi, malgré la petitesse de notre patrie, le Jura, nous sommes convaincus qu'elle a aussi sa place dans l'Europe, tout comme d'autres petits états comme Malte, Saint-Marin, Andorre, ou le Luxembourg.
L'Europe est en constant changement et nous le souhaitons, ne sera jamais monolithique. L'amorce de la politique régionaliste dans des pays ultra centralistes comme la France, le Royaume-Uni ou la Grèce est due à la politique Européenne. Cette "fédéralisation" de l'Union Européenne nous réjouis et nous souhaitons qu'on arrivera un jour à avoir une Europe, administrativement parlé, proche de ce qu'est la Suisse aujourd'hui. Le projet soumis par le Gouvernement allemand est un bon reflet de ce que nous espérons voir arriver un jour en Europe: un état fédéral.
Avec des régions fortes et déterminées comme les Länder allemands, la Catalogne, l'Ecosse ou encore la Wallonie, la voie vers une "indépendance" des peuples s'ouvre. Cette indépendance n'est pas contradictoire face à l'Union Européenne puisque actuellement des états indépendants en font partie!
Il faut donc une nouvelle forme d'indépendance couplée à une interdépendance des intérêts mutuels pour garantir un harmonieux développement dans le respect mutuel des différents peuples composant l'Europe!

Votation sur l’Europe du 4 mars 2001:prise de position avant la votation.

Si depuis 1992 beaucoup d’éléments nouveaux sont apparus, la position du Mouvement Indépendantiste Jurassien est restée la même. C’était oui à l’Europe, et c’est encore oui aujourd’hui. Le Conseil Fédéral tente de ramener le débat à une question de calendrier, pourtant peu sont dupes : les non qui seront déposés dans l’urne ce week-end seront des non définitifs à l’adhésion à l’Europe. Cette hypocrisie de la part des responsables de la Confédération sidère le MIJ. Seul un oui permettra de savoir ce que l’adhésion de la Suisse à l’Europe aurait comme conséquences. La Suisse y perdrait peut-être son secret bancaire, qui permet à n’importe quel dictateur de profiter de ce havre de neutralité pour faire fructifier son argent honteusement acquis. Elle devra obligatoirement effectuer une harmonisation fiscale, le Jurassien cessera dès lors de payer trois fois plus d’impôts que le zougois. Elle devra payer quelques milliards qui seront bien utilisés par la communauté pour aider les régions défavorisées, ou pour des grands projets comme un réseau de ferroutage européen. Mais elle y gagnera aussi. Elle participera à cette construction, elle pourra y amener son expérience du fédéralisme. Et si l’on peut regretter la trop grande importance des intérêts économiques dans la construction européenne, le développement social suivra comme il se doit, comme il a suivi toutes les grandes mutations de la société. Il est le garant de la paix dont nous jouissons depuis 50 ans, grâce à l’UE. En refusant de participer, la Suisse affirme son arrogance. Cette arrogance aussi vis-à-vis des romands, qui commence à lasser et à tourner vinaigre. Si la fracture devait se confirmer, il pourrait cette fois y avoir des conséquences plus sérieuses. La Romandie n’est pas qu’un docile arrière-pays. S’il est possible d’entrer dans l’UE pour des pays comme Malte ou Chypre, la Romandie elle aussi pourrait bien trouver sa place. Les droits des peuples ne sont plus un mythe, mais une réalité. Ainsi, si la Suisse refuse même des négociations (qui ne signifie même pas encore l’adhésion…) avec l’UE, la Romandie ne négociera peut-être pas non plus avant le lancement d’une initiative pour quitter la Suisse et rejoindre son Europe ! Vive le Jura uni et libre au sein de l’Europe des Régions !

Votation sur l’Europe du 4 mars 2001 : commentaires suite aux votations

Les résultats clairs des dernières votations démontrent, du moins selon le MIJ, que la Suisse s'enfonce dans son égoïsme et nous font craindre le pire. La transformation de la Suisse en Blocherland nous inquiète sérieusement. Même la Romandie accepte lentement les thèses isolationnistes développés du coté de Zurich. Le faible refus du Jura, et en général des Romands, tempère et laisse un faible espoir pour l'esprit novateur et solidaire des europhiles.  D'aucuns en profiteront pour prétendre que le fossé des cultures, plus connu sous le nom amical de barrière des röstis, n'existe pas au regard du résultat. S'il n'est plus aussi flagrant, il existe quand même encore. Le résultat prouve peut être même la dissolution des valeurs romandes dans le moule suisse.

 

 

 

C'est pourquoi le MIJ, malgré ce résultat décevant et presque sans appel restera vigilant. Et puisque la perspective de l'adhésion européenne tient bientôt de la vision d'esprit, le MIJ travaillera encore plus ardemment à la création du nouveau Jura à six districts, qui lui entre dans une phase passionnante, celle de son ébauche. Vive le Jura uni et... européen!

 

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